Rilatine - Ritaline

La rilatine est un médicament utilisé chez l'enfant essentiellement dans

le traitement du Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité.

TDA / H

La mauvaise réputation de la rilatine tient avant tout de sa parenté avec les amphétamines et de sa délivrance par la pharmacie comme un stupéfiant. Mais bien utilisé, c'est-à-dire comme un médicament, en connaissant ses limites et en s'assurant de son efficacité et de sa tolérance, c'est un outil qui s'avère souvent redoutablement efficace et une aide inégalable pour les patients.

En outre, c'est un vieux médicament, donc bien connu, utilisé depuis de nombreuses années chez de très nombreux enfants partout dans le monde, qui a fait l'objet d'un nombre impressionnant d'études : on en connaît bien les avantages, les limites et les risques... bien plus que pour beaucoup de médicaments plus récents et d'utilisation pourtant courante.

La rilatine (méthylphénidate) est un stimulant cérébral. Ce n'est donc pas un calmant ! (même s'il est utilisé chez les enfants hyperactifs)

Ce n'est donc pas normal que le patient présente de la somnolence ou soit "groggy" avec son traitement. Au contraire, sous traitement on s'attend à ce qu'il soit vif d'esprit, participatif, rapide, attentif...

Pourquoi utiliser un psychostimulant ?

Le problème principal des enfants qui présentent un trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité est un déficit de l'inhibition L'inhibition est la capacité de notre cerveau à filtrer toutes les informations qui nous parviennent en permanence pour ne retenir que celles qui sont pertinentes et maintenir notre attention sur la tâche que nous effectuons. Sans cette capacité, les enfants TDAH, sans cesse surstimulés et parasités, ont une activité dispersée, qui va dans tous les sens. Ils font tout en même temps, ... et donc rien. En améliorant leur concentration, indirectement, ils sont plus calmes, plus posés... "Ils parviennent enfin à jouer" disent les parents.

• De façon imagée, la rilatine fournit du carburant aux structures cérébrales qui sont responsables de l'inhibition et de l'attention, car chez ces enfants, elles en manquent !
• Elle permet à ces enfants de fonctionner plus normalement, comme les autres...

C'est donc la panacée ?!

Si la rilatine est un médicament souvent utile et parfois indispensable, il faut bien reconnaître qu'elle a des limites :

1. l'indication doit être bien posée : un enfant agité ou distrait car il est en détresse psychologique, anxieux ou dépressif a besoin d'un autre traitement
2. la rilatine n'agit que tant qu'on l'administre ! Et donc, à la fin de la journée, ou à la fin de chaque dose, les symptômes réapparaissent... Il faut renouveller les doses et traiter longtemps
3. la rilatine n'est pas le médicament qui rend les enfants sages ou intelligents : des problèmes affectifs, éducatifs ou des difficultés spécifiques d'apprentissage doivent aussi être pris en charge
4. on prescrit la rilatine pour que les enfants soient plus épanouis, plus performants, plus heureux ... Pas pour que les parents ou les enseignants aient la paix !

Effets indésirables

La rilatine est bien tolérée chez la majorité des enfants. Néanmoins, comme tous les médicaments, certains effets indésirables peuvent survenir.

Ce sont essentiellement :

• des difficultés d'endormissement : eh oui, c'est bien un stimulant cérébral ! On la donne donc matin, midi, parfois 16h mais pas le soir.
• une perte d'appétit : veillez à proposer à manger à votre enfant quand la rilatine n'agit pas encore (le matin avant la prise) ou n'agit plus (le soir).
• des maux de ventre ou des maux de tête : souvent modérés et en début de traitement ; c'est rarement une raison pour arrêter le traitement.
• des tics nerveux : notamment chez les enfants prédisposés. Ce n'est pas une contre-indindication mais il faut être prudent.
• Parfois les enfant semblent plus sensibles, plus "à fleur de peau", plus anxieux, ...

Tous ces effets indésirables sont réversibles à l'arrêt du médicament. A long terme également la rilatine est bien tolérée. On a décrit un ralentissement de la vitesse de croissance mais avec un rattrapage et donc pas de modification de la taille finale.

La rilatine ne prédispose pas à la toxicomanie !

au contraire, ce sont les enfants TDAH non traités, avec tout le cortège de difficultés qui en découlent (échec scolaire, mauvaise intégration sociale, mauvaise image d'eux même, ...), qui sont plus "à risque"...

les autres formes de rilatine

Le méthylphénidate existe sous différentes formes :

• la rilatine "standard" à 10mg : durée d'action de 4 à 6 h
• la rilatine MR (modified release) à 20 ou 30 mg : durée d'action 8h
• le concerta 18 ou 36 mg : durée d'action 12 h

L'avantage des formes "retard" c'est-à-dire à longue durée d'action sont multiples : la facilité, la diminution des oublis, l'absence de prise à l'école et donc le risque de devoir se justifier auprès des copains, moins de risque d'avoir une efficacité en dents de scie, moins d'effet "stimulant"...

Mais elles présentent deux inconvénients :

• moins de dosages possibles pour ajuster la dose
• et surtout leur prix d'autant plus que la rilatine MR n'est remboursable qu'après avoir obtenu le reboursement de rilatine 10 mg durant 6 mois et que le concerta n'est pas remboursé...

Y a-t-il des alternatives médicamenteuses ?

Depuis quelques mois, on dispose en Belgique d'un médicament de l'attention qui agit par un autre mécanisme et qui peut donc constituer une alternative intéressante.

C'est l'atomoxétine (Strattera) Ses avantages sont :

• • la prise unique du matin
• • une action de 24h et donc une meilleure efficacité sur les symptômes du matin et du soir
• • l'absence d'effet stimulant

Il peut donc être utile chez les personnes insuffisamment contrôlées par le méthylphénidate, celles qui ne le supportent pas ou celles qui sont réticente par principe à l'utilisation d'un psychostimulant. Son gros problème est son coût ... jusqu'à ce qu'il soit remboursé ?